Japon
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- 17 févr. 2021
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Le Japon, en forme longue l'État du Japon, en japonais Nihon ou Nippon (日本?)et Nihon-koku ou Nippon-koku (日本国?) respectivement, est un pays insulaire de l'Asie de l'Est, situé entre l'océan Pacifique et la mer du Japon, à l'est de la Chine, de la Corée du Sud et de la Russie, et au nord de Taïwan. Étymologiquement, les kanjis (caractères chinois) qui composent le nom du Japon signifient « pays (国, kuni) d'origine (本, hon) du Soleil (日, ni) » ; c'est ainsi que le Japon est désigné comme le « pays du soleil levant ».
Le Japon forme, depuis 1945, un archipel de 6 852 îles de plus de 100 m2, dont les quatre plus grandes sont Hokkaidō, Honshū, Shikoku et Kyūshū, représentant à elles seules 95 % de la superficie terrestre du pays. L'archipel s'étend sur plus de trois mille kilomètres. La plupart des îles sont montagneuses, parfois volcaniques. Ainsi, le plus haut sommet du Japon, le mont Fuji (3 776 m), est un volcan inactif depuis 1707. Le Japon est le onzième pays le plus peuplé du monde, avec environ 127 millions d'habitants pour 377 975 km25 (337 hab./km2), dont l'essentiel est concentré sur les étroites plaines littorales du sud d'Honshū et du nord de Shikoku et Kyūshū, formant un ensemble pratiquement urbanisé en continu appelé « Mégalopole japonaise » ou « Taiheiyō Belt » (太平洋ベルト, Taiheiyō beruto?, littéralement « ceinture Pacifique »). Le Grand Tokyo, qui comprend la capitale Tokyo et plusieurs préfectures environnantes, est la plus grande région métropolitaine du monde, avec plus de 35 millions d'habitants. La ville a été première place financière mondiale en 1990.
Les recherches archéologiques démontrent que le Japon était peuplé dès la période du Paléolithique supérieur. Les premières mentions écrites du Japon sont de brèves apparitions dans des textes de l'histoire chinoise du ier siècle. L'histoire du Japon est caractérisée par des périodes de grande influence dans le monde extérieur suivies par de longues périodes d'isolement. Depuis l'adoption de sa constitution en 1947, le Japon a maintenu une monarchie constitutionnelle avec un empereur et un parlement élu, la Diète.
Le Japon est la troisième puissance économique du monde pour le PIB nominal et la quatrième pour le PIB à parité de pouvoir d'achat. Ce dynamisme économique s'appuie surtout sur une industrie performante et innovante, portée par de grands groupes d'importance mondiale appelés Keiretsu (系列?), tout particulièrement dans les secteurs de la construction automobile (troisième producteur mondial en 2017)ou de l'électronique de pointe. Il est aussi le quatrième pays exportateur et le sixième pays importateur au monde. Acteur majeur du commerce international et puissance épargnante, il a ainsi accumulé une position créancière nette vis-a-vis du reste du monde (en) de plus de 325 000 milliards de yens7, le plaçant en première position devant la Chine8. C'est un pays développé, avec un niveau de vie très élevé (dix-neuvième IDH le plus élevé en 2018), de faibles inégalités (le troisième IDH ajusté aux inégalités le plus élevé, toujours en 2018) et la plus longue espérance de vie au monde selon les estimations de l'ONU9. Mais ce tableau idyllique ne doit pas masquer d'importants problèmes qui pèsent sur l'avenir du pays : le Japon souffre d'un des taux de natalité les plus bas du monde, très en dessous du seuil de renouvellement des générations10.
Étymologie
Enjaponais, « Japon » (日本) se ditNihonouNippon, et éventuellement dans les documents administratifsNipponkoku(日本国?)prononcé plus rarementNihonkoku, soit « Nation japonaise ». La forme abrégéeNi-(日?), toujours en préfixe, sert parfois dans un but qualificatif : ainsi trouve-t-onNicchū(日中?)pour l'adjectif « nippo-chinois » ou « sino-japonais »15. Le nom Japon est un exonyme, en effet c'est une prononciation chinoise transmise ensuite aux Occidentaux.
Le nom 日本 veut dire « origine du soleil » ou « là où naît le soleil », ce que l'on traduit souvent par « Empire du soleil levant ». En effet, 日 signifie « soleil » (ou jour) et 本 signifie « origine » (ou racine). Le drapeau japonais (un disque rouge) évoque d'ailleurs le soleil. C'est lors des premiers échanges commerciaux avec la Chine (traditionnellement par le biais d'une lettre du prince régent Shōtoku) que cette appellation, logique du point de vue du voisin occidental chinois, fut introduite, alors que les Japonais de l'époque désignaient leur pays sous le nom de Yamato (大和?, un ateji désignant à l’origine une région géographique de Nara). D'abord prononcé Hi-no-moto, il lui fut préféré, à partir de l'époque de Nara (viiie siècle) les prononciations Nihon ou Nippon, appellations encore en usage de nos jours.
Le nom japonais Nippon est utilisé sur les timbres, les billets de banque, et pour les événements sportifs internationaux, alors que Nihonest utilisé plus fréquemment dans la vie quotidienne. Nippon peut faire aussi référence à l'empire du Japon et donc à l'idéologie nationaliste de l'ère Shōwa16. Il se retrouve dans le gentilé, Nihon-jin (日本人?, littéralement « personne du Japon »), et le nom de la langue, Nihon-go (日本語?)16. Outre Nihon-jin, employé tout particulièrement pour désigner des citoyens japonais situés au Japon, sont également utilisés les termes de Hōjin (邦人?, littéralement « personne du pays ») pour les citoyens japonais présents à l'étranger (désigne tant les touristes, les personnes d'affaires ou étudiants ayant quitté l'archipel pour des durées plus ou moins longues, expression notamment fréquente dans les médias lorsqu'elles parlent d'une catastrophe ayant fait des victimes japonaises). Nikkeijin (日系人?, littéralement « personne de lignée japonaise »), ou Nikkei (日系?, littéralement « de lignée japonaise »), est le mot générique pour les immigrants japonais et leurs descendants dans le monde (dont la principale communauté reste les Nippo-Américains), de toute génération, y compris ceux venus ou revenus vivre ou travailler au Japon mais n'en ayant pas la citoyenneté.
Yamato (大和?) est désormais le nom que l'on donne à la période historique allant de 250 à 710. C'est en fait le nom de la première structure impériale connue qui exerçait son pouvoir autour de Nara (奈良?) aux environs du ve siècle. Aujourd'hui, on trouve toujours le mot Yamato dans des expressions telles que Yamato-damashii (大和魂?, « l’esprit japonais »).
Le terme Japon viendrait très certainement de la prononciation chinoise de 日本 (rìbĕn, prononcé [ʐ̩˥˩.pən˨˩˦] (à peu près « Jipeune ») en mandarin d'aujourd'hui)18. Marco Polo utilisait le terme de Cipangu, dérivé du chinois Zipang utilisé par les Chinois pour désigner le Japon à cette époque.
Histoire
Le Japon est peuplé depuis le paléolithique. Une présence humaine y est indiquée par l'archéologie sur plusieurs niveaux de fouille depuis plus de 12 000 ans ; celle-ci débute par l'arrivée des Aïnous, peuple indigène paléo-sibérien, les premiers habitants de l'archipel japonais. À la faveur du réchauffement climatique suivant la glaciation de Würm, les Aïnous sont restés isolés de l'Eurasie et ont développé une forme de culture fondée sur la chasse, la cueillette et la pêche qui a perduré jusqu'au début du xxe siècle.
Les premières vagues migratoires de l'ère moderne auraient débuté à partir du viie siècle av. J.-C. Amaterasu (« Amaterasu-sume-okami » (天照皇大神), « grande déesse impériale illuminant le ciel ») liée à l'Empereur du Japon au travers du sanctuaire shintoïste le sanctuaire d'Ise20 et le kamidana ((神棚), « maison des kamis », ōmikami (大御神) signifiant « grande déesse »)21 ordonne à son petit-fils Ninigi de gouverner la Terre. Le Kojiki rapporte que le Japon fut fondé au viie siècle av. J.-C. par le petit-fils de ce dernier, l'empereur Jinmu. Le système d'écriture chinois, ainsi que le bouddhisme furent introduits durant les ve et vie siècles par les moines bouddhisteschinois et coréens, amorçant une longue période d'influence culturelle chinoise.Les empereurs étaient les dirigeants symboliques, alors que le véritable pouvoir était le plus souvent tenu par les puissants nobles de la Cour, des régents du clan Fujiwara (du viiie siècle au milieu du xie siècle) aux shoguns (général en chef des armées, à partir de 1192). L'apogée de l'autorité impériale se situe au début de l'époque de Nara (première partie du viiie siècle) et à la fin de celle de Heian par le biais du système des empereurs retirés (d'environ 1053 jusqu'à 1085-1092).Par la suite, à partir de la fin du xiie siècle, la réalité du pouvoir est prise en main par une classe guerrière étrangère à la cour impériale, celle des samouraïs. Ce gouvernement militaire s'accompagne d'importants mouvements de population, source de brassage sociétal et d'essor économique. Les shoguns s'appuient sur des réseaux efficaces d'hommes-liges, les Gokenin, qui, en échange de leur soutien et de leur fidélité, obtiennent des terres et le gouvernement de provinces ou de châteaux. Se met en place alors un système féodal qui va perdurer jusqu'au xixe siècle. Au cours de la deuxième moitié du xve siècle et au xvie siècle, durant l'époque Sengoku, le délitement du pouvoir central aboutit à une privatisation des charges publiques et des provinces par leurs gouverneurs, ainsi qu'à une instabilité politique et militaire constante. Le pays se retrouve ainsi divisé entre des domaines de taille variable, dirigés par des clans guerriers rivaux, entretenant les uns contre les autres des intrigues ou des conflits ouverts. Une expression résume cette instabilité : Gekokujō, soit littéralement « Les plus faibles gouvernent les plus forts », chaque seigneur (ou daimyo) peut être renversé par des rivaux comme par ses propres vassaux, qui eux-mêmes sont menacés par des forces encore plus inférieures qu'eux, tandis que des bandes rebelles (ikkō-ikki) constituées de paysans, religieux ou petits nobles locaux se créent de véritables petits royaumes indépendants. Une succession de trois daimyo conquérants entre 1573 et 1603 (époque Azuchi Momoyama) va permettre au Japon de retrouver définitivement une unité politique et d'encadrer l'organisation féodale par le système des han. Ces trois « unificateurs du Japon » sont successivement : Oda Nobunaga (1573-1582), Toyotomi Hideyoshi (1583-1598) et finalement Tokugawa Ieyasu qui s'impose à la bataille de Sekigahara en 1600 pour fonder en 1603 un gouvernement shogunal qui, depuis sa capitale d'Edo, va diriger l'archipel pendant deux siècles et demi (époque d'Edo).
À partir duxvie siècle, des commerçants venus tout d'abord duPortugal(1543), puis desPays-Baset d'Angleterredébarquèrent au Japon avec desmissionnaireschrétiens. Pendant la première partie duxviie siècle, lebakufu(shogunat) Tokugawacraignit que ces missionnaires portugais ne fussent la source de périls analogues à ceux que subirent ses voisins (telles les prémices d'une conquête militaire par les puissances européennes ou un anéantissementnote 3) et la religion chrétienne fut formellement interdite en 1635 sous peine de mortaccompagnée de torture. Puis, en 1639, le Japon cessa toute relation avec l'étranger, à l'exception de certains contacts restreints avec des marchands chinois et néerlandais à Nagasaki, précisément sur l'île de Dejima.
Empire du Japon Cet isolement volontaire de deux siècles dura jusqu'à ce que lesÉtats-Unis, avec le commodoreMatthew Perry, forcent le Japon à s'ouvrir à l'Occidentpar lapolitique de la canonnièreen signant laconvention de Kanagawaen1854après le pilonnage des ports japonais. Jusque-là, la plupart des Japonais ne connaissaient comme langue occidentale que lenéerlandais, et découvrirent avec surprise l'existence d'autres langues, dont l'anglaisdes Américains.
En seulement quelques années, les contacts intensifs avec l'Occident transformèrent profondément la société japonaise. Elle favorisa des échanges fondamentaux et sauva notamment la sériculture jalon de l'économie française. En 1865, Tokugawa Yoshinobu offre 15 000 cartons de graines de vers à soie à Napoléon III, en échange de dix juments et dix étalons de race algérienne, d'un costume et d'un bicorne. Après que le Shogunat Tokugawa eut favorisé 250 ans de paix au Japon, Yoshinobu Tokugawa fut contraint de démissionner et l'empereur fut réinvesti du pouvoir. La restauration Meiji de 1868 mit en œuvre de nombreuses réformes. Le système de type féodal et l'ordre des samouraïs furent officiellement abolis, de nombreuses institutions occidentales furent adoptées (les préfectures furent mises en place) et le pays s'industrialise rapidement. De nouveaux systèmes juridiques et de gouvernement ainsi que d'importantes réformes économiques, sociales et militaires transformèrent l'Empire du Japon en une puissance régionale. Ces mutations donnèrent naissance à une forte ambition qui se transforma en guerre contre la Chine (1895) et contre la Russie (1905), dans laquelle le Japon gagna la Corée, Taïwan et d'autres territoires.
Expansion de l'Empire du Japon de 1870 à 1942.
L'expansionnisme militaire du Japon avait débuté dès le début du xxe siècle avec l'annexion de la Corée en 1910. Il prit de l'ampleur au cours de l'ère Shōwa avec l'invasion de la Mandchourie en 1931 puis des provinces du nord de la Chine. Dans les premières années 1930 le Japon, ainsi que l'Allemagne et l'Italie, parviennent à se réapprovisionner en armement, voyant se développer un important complexe militaro-industriel s'appuyant sur de puissants conglomérats, les zaibatsu(Mitsubishi, Mitsui, Sumitomo et Yasuda, notamment). En 1933 le Japon, désormais prêt à réinstaurer un système militaire plus stable, quitte la Société des Nations et se libère de ce fait des contraintes du traité. En 1937, l'empire se lança dans une invasion de la Chine qui débuta avec le bombardement stratégique de Shanghai et de Canton, ce qui entraîna une résolution de blâme de la Société des Nations à l'encontre du Japon mais surtout un écrasement des forces du Kuomintang. Selon les estimations, entre cent cinquante mille et trois cent mille Chinois furent exterminés lors du massacre de Nankin (Nanjing) par l'armée impériale japonaise.
L'attaque de Pearl Harbor dans l'archipel d'Hawaï en 1941, visant à détruire une partie de la flotte de guerre américaine, déclencha la guerre du Pacifique et engagea l'Empire du Japon dans la Seconde Guerre mondiale au côté de l'Axe. Le Japon agrandit dès lors encore son emprise jusqu'à occuper la Birmanie, la Thaïlande, Hong Kong, Singapour, l'Indonésie, la Nouvelle-Guinée, l'Indochine française et l'essentiel des îles du Pacifique (de 1937 à 1942). Ce gigantesque empire militaire, appelé officiellement Sphère de coprospérité de la Grande Asie orientale, était destiné à servir de réservoir de matières premières. L'occupation de ces territoires fut marquée par d'innombrables exactions à l'encontre des populations d'Extrême-Orient, crimes pour lesquels les pays voisins du Japon demandent toujours des excuses ou des réparations aujourd'hui.
L'empereur Shōwa procéda finalement à la reddition de l'empire du Japon le 15 août 1945 après les bombardements atomiques d'Hiroshima et de Nagasaki par l'aviation américaine et l'invasion soviétique du Mandchoukouo. Le traité de paix avec la Russie est toujours en négociation, en règlement du problème des îles Kouriles du Sud, occupées par cette dernière depuis la fin du conflit.
Période contemporaine
Le Japon, dont plusieurs des villes majeures ont été dévastées par les bombardements, est occupé par les troupes du Commandement suprême des forces alliées, MacArthur. Celui-ci met en place le tribunal de Tokyo pour juger quelques-uns des dirigeants politiques et militaires de l'empire mais exonère tous les membres de la famille impériale ainsi que les membres des unités de recherche bactériologiques.
Confiné à l'archipel, le pays demeura sous la tutelle des États-Unis jusqu'en 1951 (traité de San Francisco). Ceux-ci imposèrent une nouvelle constitution, plus démocratique, et fournirent une aide financière qui encouragea le renouveau du Japon. L'économie se rétablit ainsi rapidement et permit le retour de la prospérité dans l'archipel dont les Jeux olympiques de Tokyo et le lancement du Shinkansen en 1964 furent les symboles.
Des années 1950 jusqu'aux années 1980, le Japon connaît un apogée culturel et économique et une formidable croissance. Toutefois, ce « miracle économique » prend fin au début des années 1990, date à laquelle la « bulle spéculative immobilière japonaise » éclate, marquant le début de la « décennie perdue ». Ces années sont aussi marquées par une certaine instabilité politique (avec la première chute d'un gouvernement par une motion de censure en 1993) et plusieurs catastrophes d'origines humaine (attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo en 1995) ou naturelle (tremblement de terre de Kōbe, également en 1995).
Au début du xxie siècle, bien que sa part soit relativement faible dans les finances de l'État, le Japon occupe, en matière de budget militaire, la cinquième place dans le monde en chiffres absolus, mais l'importance de ce budget ne fait pas pour autant du Japon une grande puissance militaire. La constitution japonaise interdit en effet le maintien d'une armée, le droit de belligérance et le lancement de toute opération militaire en dehors de ses frontières autre que dans le cadre de l'autodéfense. La « force d'autodéfense » japonaise est un corps militaire professionnel disposant de moyens techniques avancés.
Avec la guerre d'Irak en 2003, l'interprétation de cette clause pacifiste de la Constitution a été revue pour pouvoir déployer des troupes hors de son territoire dans le cadre d'opérations à caractère strictement non militaire (reconstruction, aide humanitaire…). De la sorte, le Japon espère acquérir un rôle diplomatique plus en rapport avec sa puissance économique.
Le 11 mars 2011, un grave séisme de magnitude 9,0, suivi d'un tsunami, frappe l'est du Tōhoku autour de Sendai, provoquant la mort de plusieurs milliers de personnes, de très graves dégâts dans toute la partie nord-est de Honshū et l'accident nucléaire de Fukushima.
Politique
Le Japon est unemonarchie constitutionnelleàrégime parlementaire, régie par laConstitutionde1947. L'empereur(天皇, Tennō?)n'y occupe plus qu'une place honorifique, étant défini comme le symbole de l'État et de l'unité du peuple japonais dans l'article premier de la loi fondamentale. Laconstitutionattribue lasouveraineté, qui revenait auparavant à l'empereur, au peuple japonais, dans le cadre d'unedémocratie représentativeoù l'essentiel du pouvoir politique est détenu par unparlementbicaméral, laDiète(国会, Kokkai?). Bien qu'il ne soit pas officiellement établi comme lechef de l'Étatet qu'il ne dispose d'aucun domaine réservé, l'empereurremplit l'ensemble des fonctions protocolaires d'unchef d'État(accréditation des ambassadeurs étrangers, investiture duPremier ministreet du juge en chef de laCour suprême, dissolution de laChambre des représentantssur proposition de ce dernier, ouverture des sessions parlementaires). La population japonaise conserve généralement un fort attachement et une grande déférence à l'égard de l'empereur, dont l'anniversaire(天皇誕生日, Tennō Tanjōbi?)est lafête nationaledu Japon. De même, chaque règne correspond à une ère servant à dater les actes officiels et dont le nom devient l'appellation officielle de l'empereur après sa mort. L'empereur actuel(天皇陛下, Tennō Heika?)depuis le1ermai2019, plus connu internationalement sous son nom de naissance Naruhito, est, selon la tradition, le126emonarque japonais issu de la lignéeYamatopar la déesseAmaterasu, régnant durant l'ère Reiwa(令和時代, Reiwa-jidai?, Reiwa signifiant « belle harmonie »). Accompagné de serviteurs portant lebicorne(symbole remémorant les liens étroits entre leShogunat Tokugawaet l'empereurNapoléon III, rappelé officiellement au travers du toit duBudokan Miyamoto Musashi), l'empereur Naruhito monte en calèche le 23 novembre 2019 pour une visite au Naiku, ou sanctuaire intérieur, dusanctuaire d'IseJingu afin de rendre compte à Amaterasu-omikami, la légendaire déesse du soleil, de l'achèvement de ses cérémonies d'intronisation.
La succession au trône se fait selon la loi de la maison impériale de 1947, par primogéniture masculine au sein des descendants, en ligne masculine exclusivement, de l'empereur Taishō. Les filles nées au sein de la famille impériale la quittent une fois mariées, et ne transmettent donc aucun droit à la succession. Le reste de l'ancienne noblesse japonaise (華族, kazoku?, littéralement « ascendance fleurie ») a été aboli en 1947.
Séparation des pouvoirs Le pouvoir exécutif appartient au cabinet (内閣, Naikaku?), responsable devant la Diète, dirigé par le Premier ministre (総理大臣, Sōri daijin?) et composé de ministres d’État (国務大臣, Kokumu daijin?)devant tous être des civils. Le Premier ministre est choisi au sein de la Diète par ses pairs avant d'être nommé par l'empereur. Il a le pouvoir de nommer et de démettre les autres ministres, dont une majorité doit être membre du Parlement, ainsi que celui de dissolution de la Chambre des représentants(formellement prononcée par l'empereur). Tous les membres du cabinet sont responsables devant la Diète.
La branche législative, et donc la Diète, se compose tout d'abord d'une chambre basse, la Chambre des représentants (衆議院, Shūgi-in?) de 465 sièges, dont 289 membres sont élus par le mode uninominal à un tour et 176 par la proportionnellerégionale. Les représentants sont élus pour quatre ans au suffrage universel (il faut avoir 18 ans pour voter28). La chambre haute, appelée Chambre des conseillers (参議院, Sangi-in?), de 242 membres, est composée de personnes élues pour une durée de six ans, renouvelée par moitié tous les trois ans. Le suffrage est universel et secret. Le mode de scrutin est également mixte : 146 conseillers sont élus par un scrutin majoritaire plurinominal dans le cadre des préfectures, et 96 conseillers à la proportionnelle nationale. Les choix exprimés par la majorité absolue de la Chambre des représentants s'imposent à ceux de la Chambre des conseillers pour l'élection du Premier ministre, des votes de confiance ou de censure au gouvernement, ou encore de l'adoption du budget. En revanche, tout autre texte non constitutionnel nécessite, en cas de désaccord entre les deux chambres, une majorité des deux tiers des représentants pour le faire adopter malgré tout. Pour les amendements à la Constitution, une majorité des deux tiers dans les deux chambres est nécessaire, ce qui, à la date du 11 mai 2018, n'est encore jamais arrivé depuis 1947.
Le Grand Banc où siègent les quinze juges de la Cour suprême.
Le pouvoir judiciaire repose sur une organisation juridictionnelle composée de quatre niveaux de base : 483 cours de première instance, un tribunal de district comportant une chambre familiale dans chaque préfecture, huit Hautes Cours et une Cour suprême29,30,31,32,33.
La Cour suprême (最高裁判所, Saikō-Saibansho?) est l'autorité judiciaire supérieure, à la fois juridiction de dernier ressort et cour contrôlant la constitutionnalité des décisions et actions des deux autres pouvoirs, dont les collectivités locales et administrations publiques. Elle est composée de quinze juges. Ils sont nommés par le gouvernement puis confirmés par un vote de rétention (qui n'en a jamais infirmé aucun). La cour est dirigée par un juge en chef (長官, Chōkan?) nommé par l'empereur sur proposition du Premier ministre.
Le Japon pratique la peine de mort. Son usage a augmenté entre 2006 et 2009 : les exécutions ont doublé en un an et les condamnations ont été multipliées par six en quatre ans. Toutefois sous l'administration démocrate au pouvoir de 2009 à 2010, la première ministre de la Justice, Keiko Chiba, et ses successeurs, Satsuki Eda et Hideo Hiraoka, sont tous trois des opposants historiques à la peine capitale. Tous ont malgré tout signé des ordres d'exécution.
Géographie
L'État du Japon forme, dans l'Est de l'Asie, unarchipelde 6 852 îles de plus de 100 m2sur plus de trois mille kilomètres de long, face à laRussie(îles Kouriles),Taïwan, laCoréeet laChine50. Quatre de ces îles — du nord au sud, Hokkaidō (79 000 km2), historiquement peuplée par les Aïnous, Honshū(227 000 km2) la plus grande et la plus peuplée avec 105 millions d'habitants, Shikoku (18 000 km2) qui est l'île de la mer intérieure et Kyūshū (36 000 km2) — représentent l'essentiel d'un territoire de 377 975 km25 (95 % du territoire des 4 000 îles de l'arc insulaire)51.
Les autres îles de l'archipel sont plus petites, notamment dans la préfecture d'Okinawa. Naha, sur l'île Okinawa Hontō dans les Ryūkyū (archipel Nansei), est située à plus de six cents kilomètres au sud-ouest de Kyūshū. Au sud de Tokyo, l'archipel des Nanpō s'étire sur plus de mille kilomètres jusqu'à Iwo Jima. Au nord, Sakhaline (Karafuto en japonais) et les îles Kouriles (Chishima rettō, qui s'étendent à plus de mille deux cents kilomètres au nord-est de Hokkaidō), annexées par la Russie quelques jours après la défaite du Japon face aux États-Unis en août 1945, sont parfois considérées comme les points extrêmes de l'archipel. Du fait des zones économiques exclusives, le pays revendiquenote 4 un territoire maritime de 4,5 millions de km2, multipliant sa superficie par douze52.
Le Japon est scindé, d'un point de vue géographique et non pas politique, en huit régions (voire neuf, si la préfecture d'Okinawa n'est pas incluse dans celle de Kyūshū) qui sont du nord au sud : Hokkaidō, Tōhoku, Kantō, Chūbu, Kansai (couramment appelé Kinki), Chūgoku, Shikoku et Kyūshū. La région du Chūbu est parfois décomposée en trois régions : la région du Hokuriku sur la côte nord-ouest, la région du Kōshinetsu à l'est et la région du Tōkai au sud. Les limites de ces dernières ne sont cependant pas fixées avec précision.
Relief
Les montagnes occupent 71 % du territoire, les piémonts 4 %, les plaines hautes 12 % et les plaines basses 13 %. Seulement un peu plus du cinquième du territoire est habitable (80 500 km2) et la plus grande plaine de l'archipel, celle duKantō, n'atteint pas 15 000 km251. Le massif montagneux des Alpes japonaises s'étire du nord au sud sur plus de 1 800 km, le long des 4 îles principales. Le point culminant du Japon est le célèbre mont Fujinote 5 atteignant 3 776 m d'altitude. Il s'agit d'un relief volcanique, toujours actif mais peu menaçant.
La rareté des plaines (excepté près des littoraux), très peuplées (plus de 800 habitants par km2 sur la côte est de Honshū), oblige l'exploitation des collines et des montagnes avec le système des cultures en plateaux (les versants sont recouverts de bassins successifs de taille décroissante avec la hauteur, permettant la culture du riz, du soja, etc.). Si les côtes du Japon sont longues (33 000 km) et d'une grande variété, les fleuves sont courts, pentus et violents et se prêtent peu à la navigation51.
Volcanisme et séismes Comme le Japon est situé dans une zone desubductionde quatreplaques tectoniques(Pacifique, Nord-américaine, des Philippines et Eurasiatique), de nombreux volcans, comme lemont Unzen, sur l'île deKyūshū, sont actifs. En 2018, le Japon en compte 11156.
Des milliers de secousses telluriques d'intensité variable (de 4 à 9 sur l'échelle de Richter) sont ressenties dans le Japon tout entier chaque année. Par ailleurs, les puissants et ravageurs tremblements du plancher sous-marin génèrent des raz-de-marée appelés tsunamis. 1⁄5 des séismes d'une magnitude égale ou supérieure à 6 recensés dans le monde surviennent au Japon57. Le Japon est le pays du monde le mieux préparé aux séismes et aux tsunamis. Il a consacré des milliards d'euros à la rénovation de bâtiments anciens et à l'équipement des nouveaux en amortisseurs de chocs. De hautes digues protègent nombre de villes côtières, et les routes d'évacuation en cas de tsunami sont bien signalées. Habitués à ce genre de catastrophes, les habitants ont pris des précautions systématiques. Ils ont mis en place un système doté d'ordinateurs très performants, système qui peut détecter la formation d'un tsunami, en déduire la hauteur des vagues ainsi que la vitesse de leur propagation et le moment où les vagues atteindront les côtes grâce à l'épicentre et à la magnitude du séisme. Ils transmettent aussi ces données aux pays du Pacifique, même à leurs concurrents, contrairement à la surveillance de l'océan Indien.
Les sources naturelles d'eau chaude (appelées onsen) sont nombreuses et très populaires. Elles ont souvent été aménagées en bains publics, hôtels ou stations thermales pour les séjours de villégiature et retraites de santé. On peut par exemple s'y baigner dans des « baignoires » naturelles de 40 à 65 °C.
Quelques séismes au XXe siècle ont été particulièrement dévastateurs :
1er septembre 1923 : le séisme de Kantō, d'une magnitude de 7,9 sur l'échelle de Richter, fit environ 140 000 morts et occasionna la destruction par un incendie de la plupart des maisons en bois.
17 janvier 1995 : le séisme de Kōbe, d'une magnitude de 7,2 sur l'échelle de Richter, fit 6 437 morts et 43 792 blessés.
11 mars 2011 : le séisme de Tōhoku au large de Sendai, d'une magnitude de 9,0 sur l'échelle de Richter, ne fit en lui-même que très peu de victimes et dégâts grâce à la qualité des constructions japonaises et à leurs savoir-faire antisismiques sans égal dans le monde, mais il s'ensuivit d'un tsunami qui vint tout anéantir sur plusieurs centaines de kilomètres de côtes, et qui fit environ 20 000 morts et disparus. Il est à l'origine de l'accident nucléaire de Fukushima.
Climat
L'archipel est très étiré sur l'axe Nord-Sud de la latitude deQuébecà celle deCuba51, le Japon possède une gamme climatique étendue58. L'île de Hokkaidō et le nord de Honshū connaissent un climat tempéréde type continental (acadien), avec des étés doux et des hivers froids avec de fortes chutes de neige qui tiennent au sol durant plusieurs mois. Tokyo, Nagoya, Kyoto, Osaka et Kobe, à l'est et au centre-ouest de la plus grande île (Honshū), ont un climat de type subtropical humide caractérisé par des hivers relativement doux, avec peu ou pas de neige, et des étés chauds et humides, avec une saison des pluies(tsuyu) de début juin à mi-juillet. Le climat de Fukuoka (Hakata), sur l'île de Kyūshū, est relativement tempéré avec des automnes et hivers doux. Cependant l'été est tropical, long, étouffant et ultra-pluvieux (de fin mai à fin septembre) combinant températures élevées — voire torrides — et forte humidité59. Enfin, le climat des îles Ryūkyū, dont Okinawa Hontō, à l'extrême-sud de l'archipel nippon (latitude de Taïwan), est de type quasi-tropical, sans gel ni neige, avec des températures minimales hivernales supérieures à 16 °C.
L'archipel japonais connaît une alternance des vents et des courants marins qui influent sur son climat. En hiver, les vents sibériensdéferlent sur la mer du Japon et provoquent d'énormes chutes de neige sur la côte occidentale de l'archipel. À l'inverse, la côte orientale est protégée par la chaîne des Alpes japonaises et connaît des hivers secs et ensoleillés, avec des températures tiédies par l'effet du courant chaud Kuroshio au sud-est. En été, le courant froid Oyashio abaisse les températures sur les côtes du nord-ouest51.
L'archipel japonais est touché par les tempêtes tropicales et les typhons, surtout entre juin et octobre. En 2004, dix cyclones se sont abattus sur le Japon, parmi lesquels Meari qui a fait vingt-deux morts et six disparus. Le bilan matériel de la saison 2004 est catastrophique : au moins 155 milliards de yens (1,4 milliard de dollars américains ou 1 milliard d'euros) de dégâts. Les typhons les plus violents du xxe siècle au Japon ont dévasté Muroto (typhon Muroto de 1934) (trois mille morts) et la baie d'Ise en 1959 (cinq mille morts).
Environnement L'histoire environnementale du Japon et les politiques actuelles reflètent un équilibre fragile entre le développement économique et laprotection de l'environnement. Dans la rapidité de la croissance économique après laSeconde Guerre mondiale, les politiques d'environnement ont été délaissées par le gouvernement et les entreprises industrielles. Conséquence inévitable, la pollution a fortement sévi au Japon dans lesannées 1950et 1960et a entraîné certains fléaux comme lamaladie de Minamata. Avec la montée des préoccupations sur le problème, le gouvernement a introduit de nombreuses lois sur la protection de l'environnement60 en 1970 et a créé le Ministère de l'Environnement en 1971. Le premier choc pétrolier a également encouragé une utilisation plus efficiente de l'énergie au Japon en raison du manque de ressources naturelles61. Les questions environnementales actuellement prioritaires comprennent la pollution de l'air en zones urbaines (les NOx, ou oxydes d'azote, sont des substances toxiques irritantes pour les voies respiratoires), la gestion des déchets, l'eutrophisation de l'eau, la conservation de la nature, la gestion des produits chimiques et la coopération internationale pour la conservation de l'environnement.
Dans la première décennie du xxie siècle, le Japon est devenu l'un des leaders mondiaux dans le développement de nouvelles techniques respectueuses de l'environnement. Les véhicules hybrides de Toyota et Honda ont été désignés comme ayant la plus haute économie de carburant et les plus basses émissions de gaz à effet de serre63. Ceci est dû à la technique de pointe des systèmes hybrides, aux biocarburants, à l'utilisation de matériel léger et à une meilleure ingénierie.
Le Japon prend également en considération les problèmes entourant le changement climatique. En tant que signataire du Protocole de Kyoto, et hôte de la conférence de 1997 qui l'a établi, le Japon est dans l'obligation de réduire ses émissions de dioxyde de carbone et de prendre d'autres mesures liées à la lutte contre le changement climatique. La Cool Biz, présentée par l'ancien Premier ministre Jun'ichirō Koizumi, avait pour cible la réduction de l'utilisation de l'énergie grâce à la réduction de l'utilisation de la climatisation dans les bureaux du gouvernement. Le Japon va forcer l'industrie à faire des réductions d'émissions de gaz à effet de serre, en vertu de ses obligations liées au Protocole de Kyoto.
Le Japon est classé parmi les plus mauvais élèves mondiaux en matière de pêche et de consommation de thon rouge et de chasse à la baleine65. Il est 4e pêcheur mondial de thon rouge de l'Atlantique avec 9 % des captures, ainsi qu'un fort importateur, aboutissant à une consommation locale estimée de 80 % des thons péchés en Méditerranée66,67. Le thon rouge, en particulier le thon gras, est consommé sous forme de sushis, très recherché au Japon malgré la raréfaction de ce poisson. La baleine est chassée dans le cadre d'un programme de recherche scientifique, cependant la viande des baleines ainsi pêchée est ensuite vendue dans les restaurants japonais. Le Japon est à ce sujet soupçonné d'acheter les voix de petits pays (Tanzanie, Kiribati, îles Marshall) à la Commission baleinière internationale, monnayant leur vote contre des aides au développement68. Avec la Chine, le Japon bloque également la lutte contre la pêche des requins, responsable de la mort de plus de 100 millions de squales chaque année69.
Les autorités japonaises sont critiquées par les associations écologistes, notamment en marge de la conférence de 2019 sur les changements climatiques (COP 25), pour leurs très faibles ambitions en matière de réduction d'émissions de gaz à effet de serre au sein même de l'archipel. En outre, le Japon est devenu le plus grand financier des projets de centrales au charbon dans la planète. Les banques japonaises ont représenté, entre 2017 et 2019, 32 % de la totalité des prêts directs accordés dans le monde aux développeurs de centrales au charbon. Les trois mégabanques du pays - Mizuho, Mitsubishi UFJ Financial Group et Sumitomo Mitsui Financial Group - prennent les trois premières places du palmarès de ces financements, devant l'américaine Citigroup (4e) et la française BNP Paribas(5e). L'opinion publique reste très peu sensibilisée aux enjeux environnementaux. Les autorités politiques et les élites économiques du pays se refusent à renoncer aux financements de nouvelles centrales au charbon, mettant en avant des arguments géopolitiques ou financiers.
Le Japon est classé 30e dans le classement des pays en fonction de leur indice de durabilité environnementale71. En 2018, le jour du dépassement (date de l'année à partir de laquelle l'humanité est supposée avoir consommé l'ensemble des ressources que la planète est capable de régénérer en un an) du Japonnote 6 est le 9 mai.
Le Japon est un des pays au monde, avec la Colombie, le Costa Rica et le Mexique, à utiliser les plus fortes concentrations de pesticides. Un tiers des espèces d'insectes recensées au Japon est en risque d'extinction.
Le Japon est après les États-Unis le deuxième pays le plus gros consommateur de plastique au monde. Depuis 2019, le pays ne peut plus exporter vers la Chine ses déchets plastiques, celle-ci ayant annoncé ne plus accepter d'être la « poubelle du monde ». 60 % des déchets plastiques sont donc désormais brûlés.
Le 3 juillet 2020, le gouvernement japonais propose de fermer les centrales au charbon inefficaces, avec pour but de réduire sa dépendance énergétique au charbon d'ici 2030 et faire des énergies renouvelables une source d’électricité majeure.
Démographie Le Japon comptait 126 millions d'habitants en2018
Le faible taux d'immigrants combiné à un taux de natalité bas fait que le Japon est actuellement en « hiver démographique » : le recul de l'âge de la retraite est à l'ordre du jour et des personnes âgées commencent même à être réembauchées pour combler le manque de main-d'œuvrejeune de plus en plus patent. Entre 1980 et 2005, la part des plus de soixante-cinq ans dans la population japonaise a doublé pour dépasser les 20 % en 2006, chiffre qui serait porté à 40 % en 2050.
Pour la première fois en 2005 la population a reculé, le pays perdant environ trente mille habitants, avec un taux de fécondité de 1,25 enfant par femme. Tokyo est passé sous la barre d'1 enfant par femme avec un taux de 0,98 dans un pays où les structures destinées à accueillir les enfants en bas âge sont rares. Par ailleurs, la mortalité a atteint son second record en 2008 avec environ 1,14 million de décès dans l'année, ce qui s'est traduit par 51 000 japonais de moins qu'en 2007.
En 2012, l'indicateur conjoncturel de fécondité du pays a remonté pour la 3e année consécutive après sa valeur la plus basse pour atteindre 1,39 enfant par femme (1,26 en 2005 ; 1,32 en 2006 ; 1,34 en 2007) : il y a eu 2 000 naissances de plus qu'en 2007, ce qui s'explique en partie par la bissextilité de l'année 2012.
À l'issue de l'année 2013, la population a continué à diminuer avec une baisse de plus de 244 000 habitants.
Sans modification démographique à court terme, le Japon comptera environ 90 millions d'habitants en 2050. À ce rythme, ils seront moins de soixante millions en 2100. 80 % des Japonais se disent très préoccupés par les conséquences du vieillissement de la population pour leurs retraites, les dépenses de santé et la fiscalité. Selon les prévisions actuelles, un Japonais sur trois sera âgé de plus de 64 ans en 2035.
De plus, la répartition de la population est hétérogène, essentiellement concentrée sur la bande littorale sud du pays alors que l'intérieur du pays et l'île de Hokkaidō sont très peu peuplés. Aujourd'hui, les zones urbaines représentent 80 % de la population. La mégalopolejaponaise, qu'on désigne généralement sous le nom de Taiheiyō Belt (« ceinture Pacifique ») et qui s'étire sur mille deux cents kilomètres depuis Tokyo jusqu'au nord de Fukuoka, concentre plus de cent millions d'habitants.
Le Japon comptait 2 217 000 étrangers à la fin 2008, soit 1,74 % de la population totale, avec une augmentation de 50 % sur dix ans. Les Chinois représentent le groupe le plus important (30 %), avec 655 000 personnes, suivis des Coréens (589 000), Brésiliens(313 000), Philippins (211 000) et Péruviens (60 000).Les migrants en situation irrégulière sont très peu nombreux dans le pays. Au début des années 1990, le Japon en recensait 300 000 mais des politiques de plus en plus répressives sont adoptées au début des années 2000, faisant rapidement chuter leur nombre. Ils ne sont plus qu'environ 150 000 en 2008, puis 82 000 en 2020. Les étrangers en situation irrégulière arrêtés par la police sont emprisonnés jusqu’à leur renvoi dans leur pays d’origine. En outre, le séjour illégal est un crime et peut entrainer une condamnation. Plus le séjour est long, plus la condamnation sera lourde. Il arrive que ces expulsions concernent des enfants nés au Japon, même si ceux-ci ont vécu de longues années sur le territoire au point de ne parler que japonais. Enfin, toute condamnation pénale d’un étranger en situation irrégulière entraîne son interdiction d’entrée sur le territoire à vie.
Les Japonais sont vraisemblablement issus de vagues d'immigration successives venues de Chine, de Corée et des îles du Pacifique.
Économie
Le Japon, qui constitue la plus ancienne composante du pôleest asiatiquede laTriade, est qualifié de troisième puissance économique mondiale avec 5,867 milliards de dollars (US courant) de PIB, selon les chiffres de laBanque mondialede l'année 201183. Il se situe derrière les États-Unis et la Chinemais devant l'Inde et l'Allemagne83. Membre depuis 1964 de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et membre fondateur du Groupe des cinq (G5 informel, devenu G6 de manière officielle en 1975, G7 dès 1976 et finalement G8 en 1997) depuis 1974 et de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (APEC) depuis 1989, l'économie japonaise est l'une des plus fortement intégrées à la mondialisation. Avec un indice de développement humain (IDH) de 0,903 en 2015 (le 17e rang cette année là parmi l'ensemble des pays de la planète), le Japon est un pays développé à économie de marché (PDEM).
Culture
La culture japonaise est influencée par celle de la Chine et celle de la Corée. Mais elle en est aussi distincte. Les influences culturelles étrangères se sont historiquement effectuées via la Corée du fait de leur proximité géographique. L'arrivée des Portugais et plus tard des Américainsa quelque peu modifié ce système.
Gastronomie La cuisine japonaise est principalement connue dans le monde entier aux travers dessushisetsashimis. Cette omniprésence mondiale (30 000 restaurants dits japonais dans le monde : 14 000 en Amérique du Nord, 10 000 en Asie et 2 500 à travers l'Europe141) masque une cuisine complexe qui comprend de nombreuses déclinaisons et spécialités locales. La haute cuisineactuelle japonaise est une cuisine raffinée et codifiée dont les deux incarnations les plus connues sont le repas kaiseki et la collation offerte lors de la cérémonie du thé japonaise (chanoyu) appelée cha-kaiseki. Au quotidien, les Japonais sont ouverts à la diversité de la cuisine mondiale. On peut trouver facilement des restaurants chinois ou coréens, mais aussi italiens, français, ou encore les grandes chaînes de restauration rapide mondiale.
Sport Lebaseballest lesport nationaldu Japon. Lechampionnat du Japon de baseballa été créé en 1937. Depuis les années 1920, c'est le sport le plus populaire dans le pays145. L'un des plus célèbres joueurs de baseball japonais est Ichirō Suzuki, qui après avoir gagné la récompense du meilleur joueur japonais en 1994, 1995 et 1996, joue maintenant pour les Yankees de New Yorkdans la Ligue majeure de baseball. Avant cela, Sadaharu Oh était le plus connu en dehors du Japon, après avoir frappé plus de coups de circuit au cours de sa carrière au Japon que son contemporain Hank Aaron n'en avait frappés en Amérique.
Le football est devenu le deuxième sport le plus populaire du pays. Le Japon a été le lieu de la Coupe intercontinentale de 1981 à 2004 et le co-hôte de la Coupe du monde de football 2002avec la Corée du Sud. Son équipe nationale est l'une des plus grandes équipes de football en Asie, ayant remporté la Coupe d'Asie à quatre reprises, un record. La sélection féminine a gagné la Coupe du monde de football féminin 2011 en battant en finale les États-Unis sur le score de 2-2 et 3-1 aux tirs au but.
Le golf est aussi populaire au Japon146, de même que les formes de course automobile, comme le Super GT et la Formula Nippon. Le Twin Ring Motegi a été achevé en 1997 par Honda, qui produit les moteurs de la série, afin d'ajouter une épreuve japonaise au championnat américain de l'IndyCar Series.
Honda a toujours eu une présence active en Formule 1 et a même remporté plusieurs titres en tant que motoriste avec l'écurie McLaren qui avait pour pilotes entre-autres Alain Prost et Ayrton Senna dans les années 1980 et 1990. Le Grand Prix du Japon se déroule sur le circuit de Suzuka depuis 1987 (sauf en 2007 et en 2008). Ce dernier est l'un des seuls circuits au monde à avoir la particularité d'être en huit et non en boucle, un pont enjambant une autre partie de la piste. Auparavant, le Grand Prix s'était déroulé sur le circuit de Fuji en 1976, 1977, 2007 et 2008.
Les sports occidentaux ont été introduits au Japon après la restauration de Meiji, et ont commencé à se répandre à travers le système éducatif148. Parmi les sports traditionnels, le sumo est probablement le plus populaire. Les arts martiaux tels que le judo, le karaté, l'aïkido et le kendo moderne sont également largement pratiqués et appréciés dans le pays.
Le catch est aussi très populaire dans le pays avec plusieurs fédérations comme la All Japan Pro Wrestling, la Dragon Gate, la DDT Pro-Wrestling, la New Japan Pro-Wrestling, la Pro Wrestling NOAH et la Pro Wrestling Zero1.
La neuvième édition de la Coupe du Monde de Rugby du 20 septembreau2novembre2019, sera la première organisée dans un pays d'Asie, depuis sa création en 1987. 17 ans après le Mondial de football en 2002, le Japon sera de nouveau au centre dumonde sportif, en accueillant une grande compétition internationale. De quoi préparer les instances sportives du pays avant l'organisation des Jeux Olympiques de Tokyo en 2020.
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